
Le congrès 2023 de la Confédération paysanne, qui se déroulait du 25 au 27 Avril à Vicq sur Breuilh (87), a réuni plus de 400 adhérent.es, 500 au plus fort des débats de ces trois jours. Un congrès enthousiasmant pour l’avenir du syndicat par la mobilisation des congressistes et la qualité des débats.
Il en ressort un Comité national fortement renouvelé, féminisé et riche de paysannes et paysans récemment installé.es au sein duquel Fanny Métrat, éleveuse ardéchoise à Antraigues, est élue pour un 1er mandat tandis que Pierre Vidal, arrivant au bout des ses mandats, quitte le poste de trésorier national après une implication saluée par tou.tes.
Notre syndicat portant également une grande importance à la limitation du nombre de mandat pour favoriser le renouvellement, Nicolas Girod, notre porte-parole national depuis 4 ans, laissera la place après ce congrès à un nouveau ou une nouvelle porte-parole pour les 2 prochaines années.
La Confédération paysanne de l’Ardèche le remercie très chaleureusement pour avoir aussi représenter notre parole durant ces 4 années intenses de mobilisations et de travail syndical de tout un réseau mobilisé pour la souveraineté alimentaire grâce à une agriculture paysanne qui produit une alimentation locale et de qualité accessible au plus grand nombre, qui rémunère les paysan.nes nombreux, qui fait vivre les territoires ruraux et qui respecte la biodiversité, l’environnement et les ressources naturelles
Cette énergie positive et déterminée, l’envie de construire ont traversé les débats alors que nous faisons le constat sombre d’un monde en déséquilibres qui impacte les paysannes et paysans. Notre rapport d’orientation trace le chemin pour remettre de la couleur dans ce tableau.
Impossible d’y parvenir sans se libérer du carcan néo-libéral capitaliste et faire vivre l’agriculture paysanne. En 30 ans, l’agriculture a perdu les deux tiers de ces paysan.nes, passant de 1,2 million à 400 000 aujourd’hui, et un bon tiers a plus de 55 ans.
Nous nous donnons deux ans pour remplacer toutes celles et ceux qui partent à la retraite et stopper l’hémorragie. La future loi d’orientation agricole doit être un véritable levier pour atteindre cet objectif. Et, à l’horizon 2050 d’avoir 1 million de paysan.nes, qui vivent de leur métier, qui habitent le monde et leurs territoires.
La Confédération paysanne a des outils pour y parvenir :
-
- la régulation des marchés et la maîtrise des volumes pour protéger les paysannes et paysans du libre-échange et leur assurer un revenu
- la préservation et la répartition des communs
- la sécurité sociale de l’alimentation
Nos stratégies seront donc triples : résister, construire et faire vivre l’agriculture paysanne sur tous les territoires.
Pour peser, le travail institutionnel doit s’intensifier, et les prochaines élections professionnelles doivent nous permettre de gagner en représentativité. Le congrès a ainsi adopté deux motions en ce sens : l’une visant à élargir le corps électoral à tous les actifs, l’autre pour obtenir une vraie proportionnelle dans le mode de scrutin.
Cette nécessité de résister et de se libérer du carcan néo-libéral va continuer de s’inscrire dans des convergences avec le mouvement social et écologique : le Collectif Nourrir, l’alliance écologique et sociale, la plateforme pour une Sécurité sociale de l’alimentation…
Ces convergences se construisent aussi sur le terrain comme avec Bassines non merci et les Soulèvements de la terre sur la lutte foncière et de l’eau et avec les syndicats de salarié.es et de la fonction publique sur la réforme des retraites. Avec un objectif : y porter nos fondamentaux et notre parole paysanne.

