Dominique Henry, militante de la Confédération paysanne, vient d’être relaxée par la Cour d’appel de Besançon pour refus de prélèvement ADN lors de l’action syndicale de 2014 sur la ferme-usine des 1000 vaches, près d’Abbeville. C’est une belle victoire pour la Confédération paysanne et pour la liberté d’action syndicale. Avant l’audience, plusieurs centaines de personnes ont d’ailleurs manifesté à Besançon pour soutenir Dominique Henry et dénoncer la répression syndicale.
En première instance, Dominique Henry, ancienne institutrice et paysanne du Haut Doubs à la retraite, avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Montbéliard à une amende de 750 euros avec sursis. Elle avait décidé de faire appel, contestant la légitimité de cette condamnation s’agissant d’une action syndicale destinée à dénoncer, auprès du grand public, les risques engendrés par l’industrialisation de l’agriculture, incarnée par la ferme-usine des 1000 vaches, pour les consommateurs, l’emploi paysan et l’environnement.
Cette décision de justice appelle à une évolution rapide de la législation en matière de fichage ADN pour mettre fin à cette intimidation de la mobilisation syndicale.
Lors du procès en appel des 1000 vaches, le procureur avait reconnu aux militants de la Confédération paysanne la qualité de « lanceurs d’alerte ». Pourtant ce jeudi 31 mai, Dominique Henry et cinq autres militants de la Confédération paysanne, dont son porte-parole national Laurent Pinatel, comparaîtront à nouveau à Amiens pour un troisième procès au civil. Les propriétaires de la ferme-usine des 1000 vaches leur réclament plus de 140 000 euros ! Après la menace des peines de prison, il s’agit d’utiliser la sanction financière pour tenter de faire taire la Confédération paysanne.