Ce samedi 10 Décembre matin, une trentaine de paysannes, paysans, membres d’associations de développement de l’agriculture paysanne et/ou biologique, consommateurs et consommatrices, jeunes en voie d’installation, s’est rassemblée devant l’amphithéâtre du lycée agricole de la Côte St André à l’occasion de son inauguration.
Dans ce lieu d’enseignement agricole, avec ouverture à la culture, nous sommes venus dire à M. Neuder, vice-président du conseil régional délégué à l’Enseignement supérieur, à la Recherche et à l’Innovation, avec charge de le transmettre à M. Wauquiez et à tous les élus, que la politique agricole de la région fait fausse route. Après de nombreuses tractations, il a reçu notre délégation avec M. Barbier, président du conseil départemental de l’Isère et M. Darlet, président de la chambre d’agriculture de l’Isère, figurant sur la liste de M. Wauquiez.
Nous leur avons expliqué, ainsi qu’au public de l’amphithéâtre ensuite, pourquoi nous avons retardé l’inauguration :
Fin décembre 2016, la région Auvergne-Rhône-Alpes votera le budget primitif 2017. A la veille de ce vote, la Confédération paysanne, Alliance PEC, l’Adabio, L’Atelier Paysan et autres associations du réseau INPACT souhaitent rappeler leurs vives inquiétudes quant au plan agriculture de la région.
Ce plan a commencé en 2016 par des coupes budgétaires drastiques de 30 à 50% dans ces associations, menaçant leurs activités et conduisant à de nombreux licenciements économiques. Le plan 2017 s’annonce encore plus drastique.
Si nous voulons continuer à avoir des produits de qualité, des tissus ruraux vivants, des circuits courts, de l’installation agricole, améliorer l’autonomie des fermes et leur valeur ajoutée, on ne peut éliminer le réseau associatif qui a développé tout cela depuis des années et qui a les compétences pour améliorer encore la vie des paysannes et des paysans. On ne peut pas non plus rogner sur les moyens des CFPPA qui permettent l’installation de nombreux hors-cadres familiaux en reconversion.
En coupant les subventions des réseaux paysans, la région ampute son agriculture d’un grand nombre de paysannes et de paysans qui assurent le renouvellement de la dynamique des territoires : une perte pour l’emploi, pour l’environnement, pour le tissu rural et une mise en danger des fermes en les poussant encore dans un système qui rend toujours plus dépendant et moins rentable.
Nous redisons que nous sommes là, que nous continuons et continuerons à travailler développement d’une agriculture paysanne, de plus en plus biologique, familiale et de qualité, pour le bien des générations futures.