Ce vendredi 8 juillet 2016, la Confédération paysanne de la Drôme a rencontré les responsables de la Direction Départementale des Territoires afin de trouver des solutions pour faire cesser les épandages de pesticides réalisés par grand vent. L’administration a pu prendre connaissance du problème des pollutions de voisinage existant dans la Drôme.
La Confédération paysanne était accompagnée de Sébastien Blache, paysan sur la commune de Montélier. M. Blache est producteur de fruits ainsi qu’éleveur de brebis, il travaille la totalité de son exploitation en agriculture biologique. Il a subi, fin avril de cette année, une pollution sur une partie de son verger a cause de l’épandage de désherbant par son voisin, et ce par fort vent du sud. Ainsi, 3000 mètres carrés de son verger ont été déclassés par son organisme certificateur et les productions de cette parcelle ne pourront être vendues cette année sous le label « agriculture biologique ». Les assurances prendront en charge une partie du sinistre mais M. Blache estime le préjudice subi par ses arbres fruitiers à plusieurs années, car certains devront être replantés.
La réglementation stipule que les traitements phytosanitaires par épandage ne doivent pas être réalisés par vent d’une vitesse supérieure à 19 km/heure. A ce jour, aucunes sanctions ne sont appliquées aux contrevenants. Ainsi, les mauvaises pratiques du voisin de M. Blache ne connaîtront aucune pénalité ou sanction !
Ce type de pollution n’est pas un cas isolé et elle concerne l’ensemble de l’agriculture et pas uniquement la cohabitation agriculture conventionnelle / agriculture biologique. La Confédération paysanne de la Drôme souhaite que l’ensemble de la profession agricole s’empare de ce problème préjudiciable au voisinage agricole (bio ou pas) et à l’image de notre agriculture.
L’augmentation de la taille des exploitations conduit, selon la Confédération paysanne de la Drôme, à un accroissement du volume et du temps d’épandage des produits phytosanitaires.
Les services de l’Etat ont répondu vouloir s’emparer du problème, et faire évoluer les pratiques agricoles dans le respect de la législation en place. La Confédération a vivement insisté sur la nécessité d’élaborer à la fois un programme de communication à ce sujet ainsi que la mise en place de réelles sanctions.
Nous serons attentifs et vigilants à la mise en place de telles mesures. En effet, si ce sujet touche à la fois le monde agricole, il fait aussi écho plus largement à une attente sociétale réelle.