Les abeilles ne sont pas les bienvenues au salon agricole de la FDSEA de l’Ardèche.

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Le marqueur est fort : lors de la session de la chambre d’agriculture du 17 septembre 2021, les élu.es de la Fdsea, des Ja et de la Coordination Rurale de l’Ardèche ont voté à l’unanimité une motion1 demandant à l’Etat de ne pas signer le nouvel arrêté de protection des abeilles et autres pollinisateurs2 dont le projet a fait l’objet d’une enquête publique en juillet 2021.

  • Alors que la diminution de ces populations est documentée par de nombreuses recherches et articles ;
  • Alors que les populations d’abeilles sont clairement menacées, entre autres par les usages de pesticides (par les agriculteurs mais également les « jardiniers du dimanche » ou par les collectivités territoriales) ;
  • Alors que la filière apicole est en interaction directe avec toutes les autres filières agricoles

Il y a urgence à ce que les pratiques évoluent !

Nous dénonçons une nouvelle fois le fossé entre les discours officiels mettant en avant la nécessité de préserver les abeilles et les actes qui vont clairement et à chaque fois à l’encontre de ces enjeux.

Ce double discours des syndicats Fdsea-Ja, reprenant pourtant à leur compte la notion de « souveraineté alimentaire », est d’autant plus insupportable qu’il y a une interdépendance claire entre production alimentaire et pollinisateurs3. Rappelons que la majeure partie des fleurs dépend de la pollinisation par les insectes (on parle alors de services écosystémiques).

Nous affirmons donc, au contraire des autres syndicats agricoles, que cet arrêté abeille est important et pas seulement pour la filière apicole mais plus globalement pour l’ensemble des nos filières agricoles ardéchoises ! La protection des abeilles et des autres pollinisateurs est un enjeu économique, et une nécessité pour la souveraineté alimentaire et la biodiversité.

C’est d’ailleurs également une question de productivité plus globale de l’agriculture qui est en jeu : une étude récente4 co-conduite par le CNRS et INRA sur le colza montre que le changement de pratique, (réduction des phyto et programme de pollinisation) permet une meilleure rentabilité.

Consciente de l’importance de permettre un cadre protecteur pour les abeilles et autres pollinisateurs mais consciente également des enjeux d’évolution de pratique, la Confédération paysanne de l’Ardèche demande à l’Etat :

  • de signer cet arrêté abeille au plus vite en prenant en compte les demandes d’InterApi suite aux recommandations de l’ANSES5, notamment en incluant une notion de température dans les plages horaires de traitements autorisés
  • d’obliger à ce que les produits agricoles importés respectent les mêmes règles de production afin de ne pas produire de distorsion de concurrence avec les produits agricoles français
  • de mettre en place une réelle recherche d’alternatives aux pesticides et des aides économiques permettant aux paysannes et paysans d’avoir des solutions pour faire évoluer leurs pratiques dans un contexte actuel inquiétant de réchauffement climatique et de perte de biodiversité.

Contrairement aux autres syndicats agricoles qui se contentent de belles paroles mais qui font l’inverse, la Confédération paysanne de l’Ardèche sera toujours vigilante à défendre des pratiques agricoles qui permettent aux paysannes et aux paysans de vivre de leur travail tout en prenant également en compte les enjeux de souveraineté alimentaire, de réchauffement climatique et de biodiversité.

1Seul l’élu de la Confédération paysanne et 2 autres élus représentant les salariés agricoles ont voté CONTRE cette motion ( à lire à ce lien)

Télécharger ICI le Communiqué de presse (25/09/2021)

Protection des abeilles : la Confédération paysanne s’indigne (Dauphiné Libéré – 29/09/21)