Réponse de la Draaf AURA (2 Avril 2020)
La vente de plants potagers (légumes, petits fruits, condiments et aromates) est AUTORISÉE :
– DANS TOUS LES MARCHÉS ALIMENTAIRES autorisés par dérogation préfectorale ;
– sous la forme de vente de type drive ;
– et par livraison à domicile.
– dans les jardineries déjà ouvertes car disposant de rayons alimentaires ;
👉 la vente à domicile de plantes d’ornement est possible, mais pas le drive pour ces produits, par analogie à la fermeture des commerces dédiés.
👉 Les magasins horticoles spécialisés à destination des particuliers sont bien interdits d’ouverture (autorisation uniquement pour les professionnels) ;
👉 Les jardineries qui vendent de la nourriture pour animaux peuvent continuer à accueillir du public pour l’ensemble de leurs rayons et donc également pour les produits horticoles. »
Télécharger ICI le courrier de la Préfecture de l’Ardèche (02/04) officialisant l’autorisation de la vente de plants en Ardèche
Courrier de la Conf’ Ardèche à Mme le Préfet (1er Avril 2020)
Madame le Préfet,
Nous vous interpellons sur la situation des horticulteurs et horticultrices ou producteurs et productrices de plantes aromatiques et médicinales (PPAM) qui préparent et vendent des plants (légumiers, aromatiques, …) ou des préparations à base de plantes.
Ils ont subi très vite l’interdiction des marchés, puisqu’avant même que ceux-ci le soient officiellement, il leur a été demandé, parfois sévèrement, de quitter des marchés sous prétexte que ces productions ne seraient pas de première nécessité. Pour celles et ceux qui ont réussi à maintenir une vente à la ferme, ce sont certains consommateurs qui ont été verbalisés et ont dû payer des amendes pour s’être déplacés « sans nécessité ».
Qui peut croire que plants, matière vivante et périssable, ne sont pas de première nécessité ? Avec ces productions, ces paysan(ne)s participent à la souveraineté alimentaire, au maintien de la biodiversité et à l’autonomie des citoyens. Ce sont ces plants que repiquent jardiniers et maraichers. Ce sont ces mêmes plants qui viendront nourrir nos concitoyens, dans les magasins, sur les marchés, dans les familles, entre voisins. Ce sont ces préparations à base de plantes que les citoyens consomment en tisanes et autres formes. Comment est-il possible, en période de crise où déplacements et circuits d’approvisionnement sont plus que limités, de laisser entendre une seule seconde que ces productions ne seraient pas indispensables ?
Le début du confinement coïncide exactement avec la période de plus forte activité annuelle sur ces fermes. Les trois mois qui arrivent sont ceux de leur pleine activité. Pour la plupart d’entre eux, les derniers revenus, sont entrés à la fin de l‘automne dernier. Ils ont fait tous les achats nécessaires pour lancer une nouvelle saison, et aujourd’hui, il faudrait qu’ils détruisent leurs plants actuels et tous ceux à venir, sans garantie d’indemnisation ? Ces mêmes plants qui pourraient contribuer à verdir les jardins et nourrir celles et ceux peuvent ont l’espace pour le faire ? Sans commercialisation possible dans les semaines qui viennent, ces fermes ne se relèveront pas. Elles ne sont bénéficiaires d’aucune aides de la Politiques Agricoles Commune et les trésoreries sont vides en cette période.
Au même titre que les autres paysans qui décident de poursuivre leur activité de vente sur les marchés, ces producteurs sont en capacité de mettre en œuvre les mesures de précaution pour faire face à la situation sanitaire.
Ces producteurs de plants sont tout autant de « première nécessité » que leurs voisins paysans ! Ils participent à la souveraineté alimentaire, la résilience de la population et son autonomie en situation de crise. Le travail continue sur leurs fermes, ils doivent continuer à commercialiser ce qu’ils produisent.
N’oublions pas aussi toutes celles et ceux qui commercialisent en jardinerie, pépinière, entreprises paysagiste qui ont toutes fermées. A l’exception vraisemblablement de certains supermarchés qui ne se gênent pas pour vendre des plants quand cela est interdit aux paysans !
De plus, en date du lundi 30 mars, les services du premier ministre transmettent l’information selon laquelle la commercialisation des plants est autorisée « Dans l’objectif de préserver l’alimentation pour l’ensemble de la population et de permettre notamment aux particuliers qui disposent d’un jardin de cultiver leurs propres fruits, légumes et plantes aromatiques ».
Nous demandons à ce que la Préfecture de l’Ardèche, comme d’autres l’ont déjà fait sur la base des éléments communiqués par les services du 1er Ministre, autorise clairement les paysannes et paysans producteurs de plants à commercialiser leurs productions agricoles sur les marchés, sur les fermes, dans des points d’approvisionnement, et dans tout point de vente agricole en cohérence avec une bonne organisation liée à la crise sanitaire.
Nous vous demandons également à ce que cela soit également clair en Ardèche que les consommateurs qui s’approvisionnent en plants, dans le respect des mesures liées au confinement, ne soit pas verbalisés.
Dans l’attente de votre réponse, veuillez d’agréer, Madame le Préfet, nos sentiments les meilleurs
Carole Pouzard, Porte-parole de la Confédération paysanne de l’Ardèche
Télécharger la Lettre de la Confédération paysanne de l’Ardèche à Mme le Préfet – vente de plants – 1er avril2020