Suite à la neutralisation de parcelles de tournesol rendu tolérant aux herbicides par les Faucheurs Volontaires le 15 août dernier, la Confédération paysanne s’associe à l’exaspération de ces lanceurs d’alerte. Depuis de nombreuses années, ils dénoncent à visage découvert le refus de transparence des firmes semencières qui cherchent à faire passer leurs profits financiers avant le respect de l’environnement, de la santé des paysans, des populations et à imposer des variétés qui augmentent inévitablement l’usage des herbicides.
Certes la RAGT, l’entreprise qui réalise ces essais, n’est pas Monsanto. Mais elle n’a jamais voulu indiquer le détail des procédés d’obtention des variétés de tournesol rendu tolérant aux herbicides qu’elle distribue. Or le récent arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne est clair :
- soit le procédé d’obtention est de la mutagenèse, impliquant le recours au génie génétique, auquel cas il s’agit d’OGM réglementés au niveau européen et leur culture sans évaluation, autorisation, étiquetage et suivi est illégale. En l’absence de cette autorisation qui n’a pas été sollicitée, ces cultures doivent alors être détruites administrativement
- soit il s’agit de mutagenèse sans recours au génie génétique, auquel cas ces cultures ne sont pas illégales, mais l’État peut les réglementer.
Dans l’attente de la décision du Conseil d’État qui doit suivre l’arrêt de la Cour européenne, la Confédération paysanne exige la suspension d’autorisation de toutes les cultures de variétés rendues tolérantes aux herbicides qui empoisonnent l’environnement, la santé et génèrent la prolifération de repousses et d’adventices invasives dans les cultures suivantes, exigeant l’emploi de doses toujours plus importantes d’herbicides. La Confédération paysanne pense que ce mode de gestion des adventices remet en cause l’autonomie des paysan-ne-s et n’a qu’un seul but : engraisser le secteur agro-industriel.