Alors que ce jeudi 22 Mars est une journée de mobilisation nationale pour la défense des services publics, la Confédération paysanne de l’Ardèche a également organisé une mobilisation devant la Préfecture de Privas pour dénoncer, une fois de plus, les politiques de mise en péril des systèmes d’élevage pastoraux et donc d’élimination des paysan(ne)s dans les territoires difficiles.

En effet, ce n’est pas une coïncidence si la disparition des paysan(ne)s accompagne la disparition des services publics de nos territoires !

Ce 22 Mars 2018, comme nous l’avions déjà fait le 1^er décembre 2015, nous amenons des bouquets de genêts, de chêne, … au Préfet pour symboliser l’importance des surfaces pastorales pour l’agriculture ardéchoise  et montrer que depuis plusieurs années, la situation s’aggrave.

 Les éleveurs et éleveuses, qui valorisent ces surfaces pastorales fournissant une alimentation précieuse pour les troupeaux (herbe, châtaignes, glands, feuilles, …,) maintiennent pourtant l’activité humaine dans les zones les plus difficiles, entretiennent les paysages, protègent la biodiversité et surtout produisent une alimentation de qualité.

En Ardèche, cela concerne plus de 1000 fermes et des milliers d’hectares : une nouvelle menace pour tous les éleveurs et éleveuses dont les pâturages sont des landes, de la garrigue et des sous-bois, celles et ceux qui ont déjà perdu une partie de leurs surfaces admissibles lors de la mise en place du système de « Proratas », et sont parfois aussi victimes de la révision en cours des zones défavorisées.

Nous dénonçons ces attaques continuelles contre les petites et moyennes fermes des territoires ruraux difficiles. Plutôt que de s’attaquer à rééquilibrer la répartition des aides de la PAC, les gouvernements libéraux successifs continuent d’amplifier les inégalités bénéficiant aux plus gros.

Plutôt que de mettre en place un plafonnement des aides et une répartition plus équitable, le gouvernement actuel se permet même de changer les règles en cours de route et s’attaque aux aides pour les surfaces pastorales, aux aides à la Bio, aux aides pour les zones défavorisées… A contrario, un paysan prend des engagements pour 5 ans et est durement sanctionné à la moindre erreur dans sa déclaration PAC !

Puis, se cachant continuellement derrière des décisions émanant de la Commission Européenne, le gouvernement omet de dire que cette fois-ci, la décision est bien nationale et qu’elle lui incombe directement.

Si Stéphane Travert ne notifie pas avant le 31 Mars 2018 auprès de la Commission Européenne que TOUTES les surfaces pastorales devraient être reconnues comme surfaces de production agricole en France lors des prochaines déclarations PAC, il sera directement responsable des graves conséquences qui en découleront sur les territoires ruraux impactés et sur l’emploi agricole.

Alors que le Président Macron n’a que de belles paroles à offrir au monde agricole depuis quelques mois et que le Ministre de l’agriculture continue d’obéir aux mêmes lobbies, nous les mettons en garde contre l’absence d’actes forts en faveur  des paysan(ne)s de nos territoires les plus difficiles.

 Il y a urgence et la Confédération paysanne de l’Ardèche continuera, jusqu’au bout, à défendre une politique de paysan(ne)s nombreux pour des territoires vivants, que ce soit par la défense des surfaces pastorales, ou par celle des services publics !

Le Préfet a reçu une délégation de la Confédération paysanne de l’Ardèche

Nous lui avons rappelé nos revendications:

• éligibilité de toutes les surfaces pastorales en tant que surfaces agricoles support de production
  

• maintien des tranches actuelles de prorata ainsi que du taux d’admissibilité de ces surfaces
  

• une amélioration de la méthodologie des contrôles en réponse aux griefs formulés dans l’audit de Commission Européenne sur les aides PAC
  

• la reconnaissance des ressources glands et Châtaignes qui sont si importantes pour les élevages ardéchois

Soutiens politiques à notre mobilisation du 22 Mars 2018 – Cliquer ICI