Monsieur le Président de la République, les crises successives que traversent les paysans et paysannes engendrent, au-delà des difficultés économiques, des conséquences indirectes importantes; dégradations de l’état de santé, difficultés de lien aux autres, y compris dans le cercle familial, situation de repli sur soi et d’isolement, avec risques d’épuisement professionnel.
La Confédération paysanne a obtenu fin 2016, pour y faire face, la mise en place d’une aide spécifique, dite « Aide au répit ». Le gouvernement avait débloqué une enveloppe de 4 millions d’€ permettant de financer le remplacement sur les fermes sur l’année 2017. Cette enveloppe a été entièrement consommée sur l’exercice, attestant de la pertinence de la mesure.
La MSA a mis en place le dispositif, avec tout son savoir-faire et sa connaissance du public. Elle a pu ainsi permettre effectivement aux bénéficiaires de souffler, et ils ont été près de 4 000 à l’utiliser.
La MSA, via ses fonds de l’Action sanitaire et sociale (ASS), a mis en place des moyens adaptés pour prolonger la mesure. Ainsi, des groupes de parole, des appuis psychologiques, des suivis individuels….ont permis de répondre au plus près des besoins dans des situations parfois dramatiques.
La MSA organise ce mercredi, au Salon de l’agriculture, une conférence sur le suicide en agriculture. Elle vient de faire paraître un bilan très positif de l’aide au répit 2017 et elle informe que le dispositif a donné satisfaction aux bénéficiaires (aux 2/3 des éleveurs).
Dans un contexte économique toujours tendu pour nombre de secteurs agricoles (viande bovine, ovine, fruits et légumes, lait….), la Confédération paysanne vous demande de reconduire le dispositif, en poursuivant le partenariat avec la Caisse centrale de la MSA, et en le dotant des moyens financiers nécessaires.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le président, l’expression de notre profond respect.