Mobilisation Végan contre l’abattoir d’Aubenas: Stop au dénigrement ! Vive l’élevage paysan !

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Alors qu’à l’appel d’associations extrémistes, une mobilisation est appelée devant l’abattoir d’Aubenas ce mardi soir, la Confédération Paysanne de l’Ardèche dénonce une nouvelle fois les dénigrements de ces mouvements « animalistes » qui, malgré eux, renforcent l’industrialisation de l’alimentation, de l’agriculture et des mauvaises conditions d’élevage pour les animaux ! L’objectif de ces associations est l’abolition de l’élevage et de toute utilisation de l’animal. Or, nous sommes en profond désaccord avec cette vision déconnectée du vivant, de notre place dans les écosystèmes, de notre culture.

A travers son projet d’agriculture paysanne, la Confédération paysanne prend à bras le corps la question du bien-être animal en différenciant bien l’élevage paysan et les productions animales industrielles. Nous défendons l’élevage paysan, celui qui garde le lien au sol, qui préserve la biodiversité animale et s’adapte à l’animal et aux conditions du terroir.  Nous dénonçons l’élevage industriel, maltraitant pour les animaux, destructeur pour la planète, engendrant déforestation, pollutions importantes, surconsommation de produits animaux dans les pays occidentalisés, baisse de la qualité des produits, dégradation de l’environnement, destruction de l’emploi paysan…

Notre désaccord avec ces associations que nous qualifions d’extrémistes de par leur objectif est d’abord philosophique, mais il est aussi agronomique, scientifique, économique et social.

L’élevage est primordial pour le développement d’une agriculture paysanne respectueuse de l’environnement, et est garant d’une souveraineté alimentaire des peuples, encore davantage dans les pays du Sud. La polyculture-élevage permet un cercle vertueux pour les sols et l’équilibre agronomique des agroécosystèmes.

Ce que ces associations ne disent pas non plus, c’est que l’abandon de l’élevage induirait un recours encore plus massif aux énergies fossiles pour la production végétale ou encore la fabrication de vêtements. Quant à l’alimentation, elle serait encore plus dépendante des industries agro-alimentaires qu’aujourd’hui et serait totalement déconnectée des territoires.

La dénonciation de ces associations prend souvent pour cible les petites structures locales comme l’abattoir d’Aubenas. Or, nous défendons au contraire le redéploiement des abattoirs de proximité sur tout le territoire, permettant la diminution du temps de trajet des animaux, l’émergence de circuits courts de distribution garants d’une véritable transparence pour le consommateur, et l’organisation des chaînes d’abattage tenant compte des besoins des éleveurs, premiers demandeurs d’un accompagnement respectueux de leurs bêtes vers la mort. Dans le cadre d’une véritable course à la compétitivité, l’émergence d’abattoirs industriels est la conséquence de la fermeture de ces abattoirs de proximité, au profit des grands groupes privés et coopératifs, dont la logique économique ne répond plus aux besoins des éleveurs et de leurs animaux mais à un objectif unique de rentabilité.

Ainsi, malgré leurs positions opposées, les militants de la libération animale et les acteurs de l’agrobusiness ont un point commun qui est celui de l’abandon du lien à l’animal, soit par le refus de la mort, soit par le refus de la vie même de l’animal.

Au contraire, nous souhaitons plutôt donner du sens à l’élevage en tant que relation Homme-animal afin de redonner de la valeur au métier d’éleveur. Chacun(e) est libre de son mode d’alimentation mais nous dénonçons ces actions de dénigrement systématique de paysan(ne)s qui travaillent au quotidien dans le respect de leurs animaux pour produire une alimentation de qualité accessible au plus grand nombre. La Confédération paysanne sera ainsi toujours aux côtés des éleveurs(euses) dans leurs combats et pour améliorer leur quotidien et celui de leurs animaux