Loup : Le nouveau Plan Loup signerait l’arrêt de mort du pastoralisme !

Après la présentation du projet de nouveau Plan Loup 2018-2024, la Confédération paysanne alerte sur la volonté manifeste du gouvernement d’abandonner les éleveurs et éleveuses à leur sort. Pour autant, la Conf’ n’a pas claqué la porte, considérant le sujet trop grave et le temps dangereusement court pour faire modifier ce projet avant la fin de l’année.

Le nombre de prélèvements maximum (40 loups) est largement insuffisant au vu de la centaine de situations graves, avec dommages récurrents et importants, constatées sur des troupeaux protégés. Par ailleurs, aucun tir de défense ne sera accordé aux éleveurs en cœur de parc, malgré la demande de la Conf’ qui considère que ces zones particulièrement sujettes aux attaques ne doivent pas être intouchables. Enfin, aucune garantie n’a été donnée sur la pérennisation de la brigade d’intervention de l’ONCFS, pourtant l’avancée majeure du Plan Loup 2013-2017.

La Conf’ considère que seuls des prélèvements ciblés sur des loups en situation d’attaque, et réalisés par les services de l’État, seront à même de faire baisser la pression de prédation, à la condition qu’ils soient autorisés partout, y compris dans les cœurs de parcs nationaux. La baisse effective de la prédation doit être la seule finalité des prélèvements !

Le seul point pouvant être perçu comme « positif », à savoir l’attribution aux éleveurs sur le front de colonisation, d’aides à la mise en place de clôtures de chiens de protection, est en réalité très insuffisant. Les clôtures ont montré à de nombreuses reprises qu’elles sont loin d’être un rempart efficace contre les attaques. Quant aux chiens de protection, plus de 40 d’entre eux ont été tués par des loups depuis 2013. Comment justifier alors la conditionnalité des indemnisations à la mise en place de ces moyens de protection ?

La Conf’ alerte une fois de plus sur la détresse absolue des éleveuses et éleveurs, en particulier dans les zones de concentration des prédateurs, devenus de véritables lieux de massacre des troupeaux. Cette situation mènera tôt ou tard à des réactions incontrôlées si l’Etat ne prend pas très rapidement ses responsabilités. Elle réitère par ailleurs sa proposition au Ministre Nicolas Hulot de venir rencontrer des éleveuses et éleveurs dans le Parc du Mercantour pour dialoguer au plus près de la réalité du terrain.