Monsieur le Préfet, suite à la réunion du comité départemental « grands prédateurs » qui s’est déroulée mercredi 5 Juillet à la Préfecture de Privas, la Confédération Paysanne de l’Ardèche vous interpelle par cette lettre ouverte.
Lors de cette réunion, vous avez très clairement et vertement sommé à notre représentante de se taire en expliquant que cette réunion n’était pas une « tribune de la Confédération Paysanne » (sic) et que vous ne feriez jamais remonter certaines de nos propositions/doléances.
Devons-nous comprendre que ces réunions (1 par an) sont des grandes messes uniquement destinées à entendre les services de l’Etat se congratuler devant un public passif ?
Devons-nous comprendre que vous n’avez pas besoin que des paysan-ne-s vous fassent remonter leurs problématiques car vous connaissez déjà tout du problème et de ce qu’ils vivent au quotidien ?
Devons-nous comprendre que notre présence doit être silencieuse malgré la souffrance des personnes que nous représentons et que nous devons courber le dos devant votre autorité morale ?
Nous considérons que le mépris dont vous avez fait preuve envers notre représentante est intolérable puisque malgré votre volonté d’afficher une posture de dialogue, vous nous imposez de nous taire et de nous soumettre, ce que nous n’accepterons bien évidemment jamais.
Malgré votre mépris, nous continuerons à faire connaitre nos positions sur ce sujet si sensible même si, notre discours ne tombant pas dans l’extrémisme stérile des camps Pro ou Anti Loups, nous avons du mal à nous faire entendre.
Nous continuerons également de porter une vision globale qui ne s’arrêtera pas aux frontières ardéchoises, la problématique de la prédation et de sa gestion étant plus vaste que les seules limites départementales.
Et si vous, en tant que Préfet de l’Ardèche, ne souhaitez pas nous entendre, tant pis. Nous passerons au-dessus de vous pour nous adresser directement aux Ministres concernés.
Malgré tout, nous serions favorablement disposés à recevoir vos excuses et à reprendre le dialogue là où il a été interrompu.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, nos salutations.
Les paysan-ne-s du collectif départemental de la Confédération Paysanne de l’Ardèche