En plein crise agricole, le gouvernement vient de choisir, sur la base d’un décret signé le 28 décembre, de faire peser davantage sur les bas revenus paysans une augmentation de la cotisation retraite complémentaire obligatoire (RCO). Ce faisant, il effectue un double mauvais choix sur lequel nous l’avions déjà alerté lors de la conférence sur les retraites.
En premier lieu, l’option de revaloriser les retraites par la RCO acte la volonté d’aller vers un système moins mutualiste, et surtout plus injuste que la retraite proportionnelle ou plus généralement la retraite de base puisque l’assiette minimale est de 17 000 € de revenu alors que 70 % des paysans sont en dessous de ce revenu. Le gouvernement fait donc le choix de creuser les disparités entre paysans.
En second lieu, il refuse de s’attaquer au fond du problème, à savoir que les paysans acquittent des cotisations indexées sur la valeur SMIC et reçoivent des pensions indexées sur les prix, le 1er indice évoluant plus vite que le 2nd. La situation empire graduellement depuis des décennies et le déficit devient structurel : à chaque nouveau mandat présidentiel sa réforme pour combler le vide créé par rapport au fameux « 75 % du SMIC » (pourtant atteint en 2003).
Parce qu’elle est attachée à un système basé sur la solidarité, la Confédération paysanne affirme qu’il faut sortir de l’impasse par une réforme en profondeur du dispositif retraite agricole en changeant les indices, en confortant le poids de la retraite de base, en instaurant des cotisations progressives sur le revenu.