Prenant appui sur les propositions de la Confédération paysanne, le ministère de l’agriculture a réintégré la majorité des communes actuellement en zones défavorisées simples (ZDS) dans le futur dispositif ICHN. La Confédération paysanne restera mobilisée pour sécuriser l’avenir de l’élevage dans les territoires que ce nouveau zonage n’a toujours pas pris en compte.
Le ministère a accepté d’utiliser le principal critère mis en avant par la Confédération paysanne : une Production Brute Standard (PBS) restreinte, qui ne tient pas compte des productions à haute valeur ajoutée pour les zones qui bénéficieront de l’ICHN à partir de 2018. Une fois la viticulture et l’aviculture retirées de la PBS, les élevages du sud de la Dordogne, de l’ouest du Gers, du Jura et du centre du Tarn-et-Garonne auront bien accès à l’ICHN. Le ministère aurait pu choisir d’utiliser tout le potentiel de cet indicateur, ce qui aurait permis de récupérer les 2 500 communes actuellement classées en ZDS et toujours exclues.
Le budget prévisionnel de l’ICHN dépasserait déjà le budget actuel. En effet, les pouvoirs publics ont fait entrer des territoires sans réel handicap naturel dans le dispositif : par exemple, la plaine céréalière de Caen sera considérée comme zone défavorisée en raison de la seule hausse du plafond de chargement à l’hectare ! Et si le ministère a assuré qu’il pourrait rallonger les dépenses de quelques dizaines de millions d’euros, l’avenir de l’élevage dans de nombreux territoires reste en sursis. C’est notamment le cas du sud de l’Ardèche, du nord du Gard, des Deux-Sèvres, de nombreuses zones du Sud-ouest ou encore du Var. L’ICHN est pourtant un outil indispensable à l’avenir des paysannes et paysans qui font vivre ces territoires !