Déplacement M.Valls en Ardèche vendredi 20 Mai 2016: Bilan d’une politique ultralibérale au lieu du changement promis en 2012

Alors que M. Valls vient présider un comité interministériel aux ruralités en Ardèche, il est l’heure pour nous de dresser le bilan d’un gouvernement qui a promis une rupture en  2012.

Alors que l’agriculture est un pilier de la ruralité, l’Ardèche ne compte plus que 4000 paysan-ne-s ce qui a de graves conséquences sur l’entretien du territoire, le maintien des services publics en milieu rural…Ne parlons pas des conséquences désastreuses de ces politiques agricoles sur l’emploi, pourtant cheval de bataille principal du gouvernement.

La Confédération Paysanne de l’Ardèche va exprimer à  Messieurs Valls et Le Foll ce que nous attendions d’une politique volontariste de rupture et dénoncer les réponses apportées depuis 4 ans par la présidence « Hollande » (dont 2 ans de gouvernement Valls) qui font monter une colère sourde dans le monde paysan.

Nous demandions la préservation d’un système de régulation des volumes de productions.

Le gouvernement de M.Valls a continué à accompagner le modèle de « dérégulation libérale » prôné par les gouvernements précédents de droite sous pression de la FNSEA/JA alors que les paysan-ne-s s’enfonçaient dans une des plus graves crises économiques et disparaissent en nombre.

Nous demandions une PAC (Politique Agricole Commune) plus équitable, plus redistributrice par la mise en œuvre notamment d’un plafonnement des aides par actif.

Le gouvernement de M.Valls a accompagné la réforme de la PAC qui maintien voire accentue les inégalités des territoires et exclue encore un peu plus les petits et moyens paysan-ne-s d’Ardèche. Aucun plafonnement des aides mais, par contre, des contraintes supplémentaires pour les paysan-ne-s des zones de montagnes ardéchoises obligées de déclarer des proratas d’enherbement ou de supprimer les châtaignes des ressources pastorales ! Et les aides PAC 2015 ne sont toujours pas soldées !

Nous demandions la préservation d’un modèle social et environnemental

Le gouvernement de M.Valls continue de vouloir nous imposer des traités de libre-échange (TAFTA, CETA…) où les agricultures européennes et les normes sociales et environnementales sont sacrifiées sur l’autel du commerce, laissant la voie libre à un nivellement par là-bas de notre système social, et au retours des OGM, produits phytosanitaires dangereux, bœufs aux hormones…

Nous demandions une réelle politique d’aménagement foncier préservant l’activité agricole

Le gouvernement de M.Valls tente de nous imposer des grands projets inutiles pour lesquels le pseudo intérêt économique se fait au détriment de l’intérêt agricole et environnemental comme l’aéroport de Notre Dame des Landes ou le Center Parcs de Roybon.

Nous demandions la défense des petits et moyens paysans passant par des politiques de réequilibrage et d’accompagnement vers un modèle agricole respectueux des Hommes, des animaux et de l’environnement.

Le gouvernement de M.Valls, par une politique trop laxiste et permissive, favorise les modèles d’usines de 1000 vaches ou l’appropriation de foncier (1700Ha dans l’Indre) par des investisseurs étrangers.

De même, il demande aux paysans de réduire de moitié l’utilisation de pesticides mais sans chercher à changer de modèle agricole basé sur l’utilisation de ces mêmes pesticides qui ne répond plus aux nouvelles données de transition énergétique et environnementale.

Enfin, les interdictions de produits phytosanitaires, bien que justifiées par l’enjeu sanitaire, sans recherche préalable d’alternatives plus propres laissent les paysans seuls et impuissants au lieu de les accompagner vers un changement de système de production.

Nous demandions enfin un dialogue social apaisé et constructif après le passage destructeur de M.Sarkozy

Le gouvernement de M.Valls a accentué la répression syndicale en instaurant un état d’urgence permanent qui n’a plus pour but de combattre le terrorisme mais de museler les contestations populaires.

Malgré les promesses de changement, la politique agricole du président Hollande et de M.Valls a continué dans la droite ligne libérale des présidents précédents, co-gérée avec la FNSEA/JA, menant les paysan-ne-s dans le mur.

De son côté, la Confédération Paysanne va amplifier son combat pour un projet alternatif d’agriculture paysanne qui produit de l’alimentation de qualité pour tout-e-s, qui emploie largement, qui respecte l’environnement et qui fait vivre le milieu rural.

Com Presse 19 Mai 2016

Presse: Dauphiné Libéré