
La Confédération Paysanne de l’Ardèche a organisé le mardi 10 décembre une Ferme ouverte portant sur les enjeux des filières végétales ardéchoises (fruits, légumes, viticulture) afin de présenter ses principales revendications pour défendre, protéger et accompagner les agricultrices et les agriculteurs dans ces filières.
Régis et Marissa Gonnet, arboriculteurs et viticulteurs à Glun, ont ouvert les portes de leur ferme (EARL de Lhove) pour accueillir cet espace d’échanges, de témoignages et de propositions. Au cœur de leurs parcelles, ils racontent leurs engagements, leurs réflexions pour trouver un équilibre, une résilience à travers les aléas climatiques et économiques ; leurs luttes au sein de la Confédération paysanne pour défendre un modèle agricole plus juste, rémunérateur et respectueux du vivant sur le long terme.
A leurs côtés, Pierre Yves Maret, arboriculteur à St Michel de Boulogne et Laure Colombo, vigneronne sur une ferme diversifiée à Saint Péray, sont venus apporter leurs éclairages sur les revendications de la Confédération paysanne.
La Confédération paysanne défend un modèle d’agriculture paysanne résilient et cohérent. Il est indispensable de ne pas reléguer l’agriculture à un secteur économique comme les autres où les paysan.ne.s seraient de simples producteurs de matières premières, parce que l’alimentation n’est pas une marchandise comme les autres. La confédération paysanne s’oppose à l’agriculture industrielle, modèle prédateur qui met les agriculteurs en concurrence les uns avec les autres, favorise l’accaparement des ressources au profit de quelques uns.
Nous défendons au contraire une agriculture qui permet à un maximum de paysan.ne.s de vivre décemment de leur métier, en produisant sur des fermes à taille humaine une alimentation saine et de qualité, accessible à tous et toutes, sans remettre en cause les ressources de demain.
La Confédération paysanne propose pour cela de :
1- Défendre le revenu paysan en régulant les marchés pour des prix rémunérateurs :
→ interdire l’achat de produits agricoles en dessous de leur prix de revient ;
→ mettre en œuvre des prix minimum d’entrée pour les fruits et légumes importés ;
→ réguler les volumes de production, protéger les labels de qualité
→ Redonner le pouvoir aux producteur.ices dans la gouvernance des outils coopératifs de productions, des syndicats d’appellation, des interprofessions.
La revalorisation du revenu agricole est le premier levier pour transformer le modèle agricole. Il est indispensable.
>> Lire le document présentant le projet d’instauration de prix minimum d’entrée (8 pages)
2- Soutenir une politique publique cohérente qui anticipe la gestion des risques climatiques et sanitaires.
Pour ça, il est fondamental d’anticiper et de sortir d’une gestion purement économique, libérale et court-termiste des crises qui laisse les agriculteurs seuls et sans solution face aux catastrophes et aux aléas. La gestion des crises doit être transparente, concertée, collective et solidaire.
Et la répartition de l’eau est également un enjeu central dans un contexte de raréfaction de la ressource essentiellement due au réchauffement climatique… surtout pour les productions arboricoles et maraichères, dont la production est très dépendantes de la ressource en eau.
>> « La gestion des risques climatiques: une approche globale sur la ferme ! » (4 pages Conf’ – Avril 2021)
>> Guide « Gestion qualitative de l’eau en agriculture (Conf 13/02/23)
3- Accompagner la sortie des pesticides de synthèse pour répondre aux enjeux de santé publique et de préservation du vivant dans son ensemble.
En diffusant les alternatives existantes, en travaillant davantage sur les solutions et les pratiques paysannes et en enclenchant un changement systémique de nos modèles de production. La Confédération paysanne défend des normes environnementales et sociales fortes pour prendre soin de la santé des agriculteurs et préserver leur outil de production sur le long terme.
>> Livret « Sortir des pesticides: soutenir les paysan.nes, réguler les productions, déployer les alternatives »
4- Soutenir l’installation-transmission partout dans les territoires
Cela passe bien sûr par l’accompagnement des porteurs de projet dans leur parcours d’installation et par l’accompagnement des cédant.es dans leurs parcours de transmission. Mais aussi par le renforcement de la régulation foncière pour lutter contre la spéculation et la financiarisation, qui font grimper les prix et rendent inaccessible le foncier agricole. Aujourd’hui par exemple, dans la vallée du Rhône notamment, de nombreuses sociétés viticoles – qui échappent au contrôle des structures – s’accaparent les meilleures terres et empêchent l’installation des nouvelles générations agricoles.
Ce mardi 10 Décembre, les agriculteur.ices présents ont échangé sur toutes ces thématiques, relayant des expérience et confrontant les propositions de la Confédération paysanne à la réalité de leurs fermes.
La Confédération Paysanne se bat pour un vrai changement de modèle et portera toutes ces propositions auprès des paysannes et des paysans de l’Ardèche lors des élections professionnelles à la Chambre d’Agriculture qui se dérouleront en janvier 2025.
En savoir +:
>> Livret de la Confédération paysanne « Pour une viticulture paysanne » (8 pages)
>> Nos 10 propositions pour une viticulture paysanne

