Il y aurait un problème d’eau ? Nous finirions presque par croire enfin ce que disait René Dumont* il y a 50 ans.

Et comme l’a dit le président de la république : « Le quinquennat sera écologique ou ne sera pas. » la conscience écologique de ce gouvernement est « éveillée ». Nous voilà donc « rassurés » par le programme de ce gouvernement accompagnant ces paroles : « les jets privés vont continuer à voler, nous allons dépenser de l’énergie pour des projets faramineux, nous allons artificialiser des terres agricoles pour faire circuler plein de voitures et de camions. Nous allons produire dans des fermes verticales des légumes et de la viande culture dans des laboratoires. Nous allons construire des mega-bassines pour conserver une agro-industrie qui pèse dans la balance commerciale… »

Monsieur Véran est ainsi venu prêcher le bonne parole gouvernementale ce vendredi 23 juin à Pranles.

Non, monsieur Véran, vous avez raison ; tout va bien. Continuons à construire, à bâtir, seules comptent l’économie et la finance. Les catastrophes naturelles, la chute de la bio diversité, le réchauffement climatique, les 15 % de français qui ne mangent pas à leur faim ne sont rien et ne méritent pas un changement de politique.

Au cas où, on vous rappelle quand même que l’évolution climatique de ces dernières années est surtout la preuve de ce que la Confédération paysanne porte depuis longtemps : nous ne pouvons plus nous contenter de mesurettes de court terme mais nous devons anticiper plus largement grâce à

• des programmes de recherche ambitieux notamment agronomiques permettant de travailler sur des système plus économes en eau, permettant de retenir l’eau dans les sols, mais également plus économes en consommation d’énergie,
• des règles de limitation et de priorisation d’utilisation de la ressource afin que certaines productions (maraîchage, arboriculture, abreuvement du bétail) ne puissent plus être privés d’eau même temporairement par des arrêtés préfectoraux

• la réorientation des aides agricoles favorisant la longue et difficile transition des fermes (aides favorisant l’emploi agricole, la préservation des ressources, …)
• la mise en place de vraies politiques publiques ambitieuses permettant la concertation sur les territoires afin de décider d’un usage équilibré entre les différents secteurs avec un objectif principal : préserver la ressource en eau de nos territoires

Mais bon, on se doute que vos “conseillers” sauront vous en garder pour préserver leurs intérêts

Alors surtout ne changez rien ! Comme depuis si longtemps…

*René Dumont, candidat écologiste aux élections présidentielles … 1974 (!!!): « Nous allons bientôt manquer de l’eau, et c’est pourquoi je bois devant vous un verre d’eau précieuse puisque avant la fin du siècle, si nous continuons un tel débordement, elle manquera. »